
Reprise des négociations indirectes entre Israël et le Hamas, Nétanyahou rencontrera Trump
(Doha) Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas reprennent lundi au Qatar en vue d'un accord de trêve dans la bande de Gaza, espéré pour « cette semaine » par le président américain, Donald Trump, qui rencontre dans la soirée à Washington le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
Callum PATON avec Danny KEMP à Washington et Chloé ROUVEYROLLES-BAZIRE à Jérusalem
Agence France-Presse
M. Trump a estimé dimanche qu'il existait « de bonnes chances » de parvenir à un accord de trêve dans le territoire palestinien ravagé par 21 mois de guerre. « Nous avons déjà fait sortir beaucoup d'otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine », a-t-il déclaré à des journalistes.
Avant de s'envoler pour les États-Unis, M. Nétanyahou a estimé que sa rencontre avec M. Trump pouvait « contribuer à faire avancer ce résultat que nous espérons tous ».
« Une session de négociations indirectes débute ce matin [lundi] à Doha entre les délégations du Hamas et d'Israël », a indiqué lundi un responsable palestinien au fait des discussions. Elles portent « sur les mécanismes de mise en œuvre » d'un accord de cessez-le-feu et d'un « échange » d'otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, a-t-il précisé.
La rencontre entre MM. Trump et Nétanyahou n'est pas prévue avant 18 h 30 (heure de l'Est) et aura lieu hors la présence habituelle des journalistes, a fait savoir la Maison-Blanche.
Le président américain, qui recevra lundi M. Nétanyahou pour la troisième fois en moins de six mois, pousse pour une trêve dans la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire critique.
Selon le responsable palestinien au fait des discussions au Qatar, une session exploratoire s'est tenue hier soir [dimanche] à Doha, via les médiateurs, portant sur un « échange de points de vue concernant le mécanisme pour l'échange d'otages et de prisonniers, le cessez-le-feu et le retrait [israélien]. »
La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé.
« Bonne foi »
« Le Hamas est sérieux et soucieux d'aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus », a affirmé le responsable palestinien.
Benyamin Nétanyahou avait indiqué la semaine dernière avoir donné à ses négociateurs des « instructions claires » : parvenir à un accord « aux conditions que nous avons acceptées ».
PHOTO AMIR COHEN, REUTERS
De la fumée s'élève à Gaza après une explosion, le 7 juillet 2025.
Le dirigeant israélien avait jugé « inacceptables » samedi les « changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition » initialement parrainée par les États-Unis et transmise par les médiateurs qatari et égyptien.
Des sources palestiniennes proches des discussions avaient indiqué que la proposition comprenait une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.
Les changements réclamés par le mouvement islamiste, d'après ces sources, portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties qu'il souhaite obtenir sur l'arrêt des hostilités après les 60 jours, et sur une reprise en main de la distribution de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.
M. Nétanyahou a une « mission importante » à Washington, a déclaré le président israélien, Isaac Herzog, après l'avoir rencontré dimanche matin : « faire avancer un accord pour ramener tous nos otages à la maison ».
12 morts lundi
Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, à l'origine de la guerre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.
Une première trêve d'une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.
Dans la bande de Gaza, dont les plus de deux millions d'habitants, maintes fois déplacés, vivent dans des conditions terribles, selon l'ONU et des ONG, la Défense civile a fait état de la mort de 12 personnes, tuées lundi par des tirs ou de nouveaux bombardements israéliens. L'AFP a contacté l'armée israélienne à ce sujet.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias et des difficultés d'accès à Gaza, il est extrêmement difficile pour l'AFP de vérifier de manière indépendante les affirmations des différentes parties.
L'attaque du 7-Octobre a fait 1219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Au moins 57 418 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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