
Une lettre salace de Trump à Epstein ? Le président menace le Wall Street Journal de poursuite
n'en a pas fini avec l'affaire Epstein. En porte-à-faux avec une partie de ses électeurs qui lui reprochent de balayer l'affaire du riche financier new yorkais accusé de crimes sexuels sur mineures, alors qu'il avait
promis la transparence
, Donald Trump a annoncé jeudi qu'il allait poursuivre le Wall Street Journal pour un article lui attribuant une lettre salace adressée au financier en 2003. C'est « faux, malveillant et diffamatoire », tempête le président républicain.
Selon le
Wall Street Journal
(WSJ), les amis et la famille d'Epstein ont rédigé des lettres pour constituer un livre, « relié en cuir » note le quotidien, qui lui a été offert pour ses 50 ans en 2003. L'une des lettres a été rédigée par Donald Trump, affirme le WSJ.
Le courrier comporterait plusieurs lignes de texte dactylographié et une silhouette de femme dessinée au marqueur. Deux petits arcs figurent les seins, des poils pubiens ont été dessinés, et la signature de Donald Trump se trouve sous la taille. La lettre se terminerait ainsi : « Joyeux anniversaire - et que chaque jour soit un autre merveilleux secret. »
La formule fait sens à l'heure où de nombreuses voix soupçonnent Donald Trump et son administration de cacher un scandale l'impliquant. Depuis le suicide d'Epstein en prison en août 2019,
un mois après son arrestation
, le feu du soupçon se consume doucement mais sûrement.
En toute impunité pendant des années, avec la complicité de sa compagne puis amie Ghislaine Maxwell - la seule condamnée en 2022
à 20 ans de prison pour trafic sexuel
-, le riche trader
a recruté des jeunes filles
pour qu'elles lui prodiguent des « massages » tournant au jeu sexuel. Mondain, Epstein
savait s'entourer de personnalités connues
, dont certaines auraient profité des fantasmes et pratiques de leur ami. Des
carnets
, le manuel de bord du jet privé d'Epstein, cruellement baptisé « Lolita Express », portent la trace de nombreux amis connus, de Bill Clinton à Kevin Spacey, en passant par Naomi Campbell et le prince Andrew. Le fils de la reine Elizabeth d'Angleterre,
mis en cause par au moins une des victimes d'Epstein
, a été mis en retrait de la vie publique royale.
La suspicion avait déjà effleuré Trump : new yorkais, comme Epstein, gravitant dans les mêmes sphères mondaines, l'ayant reçu à Mar-a-Lago, amateur de femmes plus jeunes que lui - sa femme
Melania
et lui ont 23 ans d'écart - et de relations sexuelles avec d'autres, comme l'a montré l'
interminable affaire Stormy Daniels
ou des poursuites pour
agression sexuelle
.
Le doute s'était épaissi après les révélations sur la mansuétude dont avait bénéficié Epstein en 2008. Poursuivi en Floride après que 36 victimes de ses sollicitations avaient été identifiées par le FBI, Epstein avait passé un accord avec la justice, acceptant d'être condamné pour recours à la prostitution, au lieu d'abus sexuels sur mineures. Il avait effectué une petite peine de prison, au régime particulièrement aménagé. Le procureur fédéral de Floride, Alexander Acosta, qui avait passé l'accord - sans prévenir les victimes - était ministre du Travail de Trump en 2019 lors de l'arrestation d'Epstein. Il
s'était maladroitement défendu
d'avoir protégé un prédateur.
Interrogé sur la lettre, Donald Trump a dénoncé « un faux ». Rupert Murdoch, propriétaire du WSJ, se trouvait dimanche dans la loge présidentielle au MetLife Stadium, près de New York, pour la finale de la Coupe du monde des clubs de football. « J'ai dit à Rupert Murdoch que c'était une escroquerie, qu'il ne devait pas (publier) cette fausse histoire. Mais il l'a fait, et maintenant je vais lui coller un procès », a écrit le président sur Truth Social. Et d'ajouter que « s'il y avait la moindre trace de vérité dans le canular Epstein, cette information aurait été révélée » bien avant par ses adversaires, politiques ou autres.
Trump a espéré allumer un contrefeu en indiquant avoir demandé à sa ministre de la Justice, Pam Bondi, de rendre publics tous les témoignages « pertinents » recueillis par le grand jury - une commission de citoyens investie de pouvoirs d'enquête - dans cette affaire, « sous réserve de l'accord du tribunal ». « Cette arnaque relayée par les démocrates doit s'arrêter tout de suite », s'est-il impatienté. Bondi a répondu positivement sur X.
Le FBI et le ministère de la Justice ont annoncé la semaine dernière la conclusion d'un « examen systématique » de l'affaire Epstein dans une note controversée de deux pages, non signée. L'enquête n'a trouvé « aucune preuve crédible » qu'Epstein ait « fait chanter des personnalités importantes » ou que des enquêtes contre des « tiers non inculpés » étaient justifiées, disait la note, affirmant en outre que le financier s'était bien suicidé par pendaison et qu'il n'avait jamais tenu de « liste » de puissants prétendument impliqués dans ses crimes. Trump a conclu à un « canular », entraînant l'incompréhension et la
colère de ses soutiens
.
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Le Figaro
2 hours ago
- Le Figaro
Wall Street sans direction claire, s'interroge sur les taux de la Fed
La Bourse de New York évolue en ordre dispersé vendredi, s'interrogeant sur la direction que pourrait prendre la Réserve fédérale (Fed) quant à ses taux après une salve de données économiques et de nouvelles déclarations d'un responsable de l'institution monétaire. Vers 13h50 GMT, le Dow Jones reculait de 0,19% tandis que l'indice Nasdaq gagnait 0,32% et l'indice élargi S&P 500 avançait de 0,21%. «La plus grande nouvelle pour le marché a été le discours prononcé hier par Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Fed», commente Christopher Low, de FHN Financial. Christopher Waller a répété qu'il était préférable d'abaisser les taux d'intérêt «plutôt trop tôt que trop tard», craignant que la Fed ne commence à agir que lorsque l'économie aura commencé à décrocher. «Je vais tenter de les convaincre de l'intérêt de ma position, au final nous prendrons la décision que nous estimons être la meilleure compte tenu des données dont nous disposons», a-t-il ajouté vendredi sur Bloomberg TV. «Les investisseurs ne pensent pas qu'il est très probable qu'ils obtiennent une baisse des taux, mais au moins il y aura une discussion animée» alors que Christopher Waller n'est pas le seul responsable de la Fed à pousser pour une baisse rapide des taux, juge Christopher Low. Publicité Le président américain Donald Trump a également de nouveau plaidé pour une baisse marquée des taux d'intérêt, estimant que l'économie américaine est «en pleine forme» et que l'inflation est «très faible», a-t-il écrit sur son réseau social Truth Social. Les marchés tablent très largement une prolongation de la pause de la part du comité de politique monétaire de la Fed lors de sa prochaine réunion, les 29 et 30 juillet, n'anticipant une possible baisse des taux qu'à la réunion suivante, mi-septembre, selon l'outil de veille de CME, FedWatch. À lire aussi États-Unis: Le marché de l'emploi «pas extrêmement sain» selon un responsable de la Fed «Une trajectoire de croissance positive, soutenue par un marché de l'emploi relativement solide» Ces interrogations font suite à la publication cette semaine d'une série d'indicateurs économiques sur l'inflation, l'emploi et la consommation des ménages globalement meilleurs qu'escompté, rassurant les investisseurs sur l'état de santé de l'économie des États-Unis. «Ces données ne suggèrent pas sans équivoque que l'économie (américaine, ndlr) fonctionne à plein régime, mais qu'elle reste sur une trajectoire de croissance positive, soutenue par un marché de l'emploi relativement solide qui a favorisé une croissance continue des dépenses de consommation», estime Patrick O'Hare, de Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt à dix ans se détendait, à 4,43% contre 4,45% à la clôture jeudi. Les investisseurs attendent désormais la publication d'une première estimation de la confiance des consommateurs pour le mois de juillet. Au tableau des valeurs, Netflix (-4,15% à 1.221,63 dollars) était boudé malgré la publication d'un bond de 45% de son bénéfice net pour le deuxième trimestre, à 3,125 milliards de dollars, un signe que les hausses de prix et l'offre publicitaire sont de plus en plus payantes pour la plateforme leader du streaming vidéo. Pour Christopher Low, cela est «avant tout dû à des prises de bénéfice alors que l'action Netflix a eu un très bon trimestre». Le géant américain du pétrole Chevron (+0,09% à 151,46 dollars) était pratiquement stable après la finalisation du rachat pour 53 milliards de dollars de son compatriote Hess, particulièrement motivé par sa part dans l'immense champ pétrolier Stabroek Block, au large du Guyana. L'opération a été rendue possible par une décision de la Chambre de commerce internationale (ICC), qui a tranché en sa faveur un litige l'opposant à son concurrent ExxonMobil (-1,15% à 110,38 dollars). ExxonMobil et l'entreprise chinoise Cnooc, qui détiennent également une importante participation dans Stabroek, avaient revendiqué auprès de l'ICC un droit de préemption sur les parts détenues par Hess en cas de rachat du groupe par Chevron. Le conglomérat industriel 3M (-1,85% à 156,20 dollars) était boudé malgré des résultats supérieurs aux attentes et d'un relèvement de ses prévisions de ventes pour l'année entière.


Le Parisien
3 hours ago
- Le Parisien
Palm Beach, soirées et business : entre Trump et Epstein, une vieille relation encombrante
Donald Trump toujours empêtré dans l'affaire Epstein . Le Wall Street Journal a publié ce vendredi un article attribuant au président américain une lettre salace adressée au financier défunt en 2003. Furieux, le locataire de la Maison-Blanche assure qu'il s'agit d'un « faux diffamatoire » et menace le quotidien de poursuites. La publication ravive en tout cas les soupçons sur les liens entre le riche financier new-yorkais, retrouvé pendu dans sa cellule en 2019 avant d'être jugé pour crimes sexuels, et le président américain, en porte-à-faux avec une partie de ses électeurs qui lui reprochent de balayer l'affaire alors qu'il avait promis la transparence .


Le Parisien
9 hours ago
- Le Parisien
Une lettre salace de Trump à Epstein ? Le président menace le Wall Street Journal de poursuite
Donald Trump n'en a pas fini avec l'affaire Epstein. En porte-à-faux avec une partie de ses électeurs qui lui reprochent de balayer l'affaire du riche financier new yorkais accusé de crimes sexuels sur mineures, alors qu'il avait promis la transparence , Donald Trump a annoncé jeudi qu'il allait poursuivre le Wall Street Journal pour un article lui attribuant une lettre salace adressée au financier en 2003. C'est « faux, malveillant et diffamatoire », tempête le président républicain. Selon le Wall Street Journal (WSJ), les amis et la famille d'Epstein ont rédigé des lettres pour constituer un livre, « relié en cuir » note le quotidien, qui lui a été offert pour ses 50 ans en 2003. L'une des lettres a été rédigée par Donald Trump, affirme le WSJ. Le courrier comporterait plusieurs lignes de texte dactylographié et une silhouette de femme dessinée au marqueur. Deux petits arcs figurent les seins, des poils pubiens ont été dessinés, et la signature de Donald Trump se trouve sous la taille. La lettre se terminerait ainsi : « Joyeux anniversaire - et que chaque jour soit un autre merveilleux secret. » La formule fait sens à l'heure où de nombreuses voix soupçonnent Donald Trump et son administration de cacher un scandale l'impliquant. Depuis le suicide d'Epstein en prison en août 2019, un mois après son arrestation , le feu du soupçon se consume doucement mais sûrement. En toute impunité pendant des années, avec la complicité de sa compagne puis amie Ghislaine Maxwell - la seule condamnée en 2022 à 20 ans de prison pour trafic sexuel -, le riche trader a recruté des jeunes filles pour qu'elles lui prodiguent des « massages » tournant au jeu sexuel. Mondain, Epstein savait s'entourer de personnalités connues , dont certaines auraient profité des fantasmes et pratiques de leur ami. Des carnets , le manuel de bord du jet privé d'Epstein, cruellement baptisé « Lolita Express », portent la trace de nombreux amis connus, de Bill Clinton à Kevin Spacey, en passant par Naomi Campbell et le prince Andrew. Le fils de la reine Elizabeth d'Angleterre, mis en cause par au moins une des victimes d'Epstein , a été mis en retrait de la vie publique royale. La suspicion avait déjà effleuré Trump : new yorkais, comme Epstein, gravitant dans les mêmes sphères mondaines, l'ayant reçu à Mar-a-Lago, amateur de femmes plus jeunes que lui - sa femme Melania et lui ont 23 ans d'écart - et de relations sexuelles avec d'autres, comme l'a montré l' interminable affaire Stormy Daniels ou des poursuites pour agression sexuelle . Le doute s'était épaissi après les révélations sur la mansuétude dont avait bénéficié Epstein en 2008. Poursuivi en Floride après que 36 victimes de ses sollicitations avaient été identifiées par le FBI, Epstein avait passé un accord avec la justice, acceptant d'être condamné pour recours à la prostitution, au lieu d'abus sexuels sur mineures. Il avait effectué une petite peine de prison, au régime particulièrement aménagé. Le procureur fédéral de Floride, Alexander Acosta, qui avait passé l'accord - sans prévenir les victimes - était ministre du Travail de Trump en 2019 lors de l'arrestation d'Epstein. Il s'était maladroitement défendu d'avoir protégé un prédateur. Interrogé sur la lettre, Donald Trump a dénoncé « un faux ». Rupert Murdoch, propriétaire du WSJ, se trouvait dimanche dans la loge présidentielle au MetLife Stadium, près de New York, pour la finale de la Coupe du monde des clubs de football. « J'ai dit à Rupert Murdoch que c'était une escroquerie, qu'il ne devait pas (publier) cette fausse histoire. Mais il l'a fait, et maintenant je vais lui coller un procès », a écrit le président sur Truth Social. Et d'ajouter que « s'il y avait la moindre trace de vérité dans le canular Epstein, cette information aurait été révélée » bien avant par ses adversaires, politiques ou autres. Trump a espéré allumer un contrefeu en indiquant avoir demandé à sa ministre de la Justice, Pam Bondi, de rendre publics tous les témoignages « pertinents » recueillis par le grand jury - une commission de citoyens investie de pouvoirs d'enquête - dans cette affaire, « sous réserve de l'accord du tribunal ». « Cette arnaque relayée par les démocrates doit s'arrêter tout de suite », s'est-il impatienté. Bondi a répondu positivement sur X. Le FBI et le ministère de la Justice ont annoncé la semaine dernière la conclusion d'un « examen systématique » de l'affaire Epstein dans une note controversée de deux pages, non signée. L'enquête n'a trouvé « aucune preuve crédible » qu'Epstein ait « fait chanter des personnalités importantes » ou que des enquêtes contre des « tiers non inculpés » étaient justifiées, disait la note, affirmant en outre que le financier s'était bien suicidé par pendaison et qu'il n'avait jamais tenu de « liste » de puissants prétendument impliqués dans ses crimes. Trump a conclu à un « canular », entraînant l'incompréhension et la colère de ses soutiens .