
Fin du second jour d'interrogatoire sur Ghislaine Maxwell par le gouvernement
Selim SAHEB ETTABA
Agence France-Presse
Le président Donald Trump a de son côté de nouveau pris ses distances avec le défunt homme d'affaires, dont il était pourtant très proche il y a plus d'une vingtaine d'années, citant plusieurs personnalités, comme l'ex-président démocrate Bill Clinton, bien plus liées à Jeffrey Epstein que lui, a-t-il assuré.
Interrogé par des journalistes à son départ de Washington pour un voyage en Écosse sur la possibilité d'accorder une grâce présidentielle ou une commutation de peine à Ghislaine Maxwell, ex-compagne et collaboratrice de Jeffrey Epstein, condamnée à 20 ans de prison pour trafic sexuel, Donald Trump a affirmé « ne pas y avoir pensé ».
« Ce n'est pas le moment de parler de grâce », a-t-il ensuite précisé sur place.
La mort de Jeffrey Epstein, riche homme d'affaires retrouvé pendu dans sa cellule à New York le 10 août 2019 avant son jugement pour crimes sexuels, a alimenté d'innombrables théories du complot selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes sur des personnalités de premier plan.
Donald Trump, qui pendant des mois a promis à sa base des révélations fracassantes sur ce dossier, subit un retour de flamme, y compris dans son propre camp, depuis que son gouvernement a annoncé début juillet n'avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires.
Le ministère de la Justice et le FBI, la police fédérale, ont conclu qu'il n'existait aucune preuve de l'existence d'une liste secrète de « clients » de Jeffrey Epstein et confirmé son suicide.
Le président américain a répété vendredi n'avoir « jamais été informé » que son nom apparaissait dans ces documents.
PHOTO BRYAN R. SMITH, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Une femme porte une casquette sur laquelle est écrit « Epstein ne s'est pas suicidé » alors qu'elle manifeste devant un tribunal de New York, en novembre 2021.
Sa ministre de la Justice, Pam Bondi, l'en avait pourtant avisé en mai, soulignant que la présence de son nom, avec celui d'autres personnalités connues appartenant au cercle de Jeffrey Epstein, n'impliquait pas pour autant des agissements « répréhensibles », ont rapporté cette semaine plusieurs médias américains.
« Rien demandé » en échange
C'est dans ce contexte que Todd Blanche, numéro 2 du ministère de la Justice et ancien avocat personnel de Donald Trump dans plusieurs procédures pénales, a rencontré vendredi pour une seconde journée Ghislaine Maxwell au tribunal de Tallahassee, capitale de la Floride, où elle purge sa peine.
« Nous avons terminé, Ghislaine a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées lors de cette journée et demie », a déclaré son avocat, David Markus, répétant qu'elle avait répondu « honnêtement et autant qu'elle le pouvait ».
« Nous n'avons rien demandé », a affirmé l'avocat, précisant par ailleurs qu'« aucune mesure de clémence ne lui avait été proposée » en échange de son témoignage.
Cette entrevue hautement inhabituelle entre le numéro 2 du ministère de la Justice et une personne condamnée dans un dossier clos suscitait de nombreuses questions parmi les experts juridiques et les détracteurs de l'administration Trump. Ils reprochent notamment à Todd Blanche de continuer à se comporter comme l'avocat de Donald Trump au service des seuls intérêts de ce dernier.
PHOTO JOHN RAOUX, ASSOCIATED PRESS
David Markus, l'avocat de Ghislaine Maxwell
« Elle a été traitée injustement ces cinq dernières années », a dit Me Markus, indiquant qu'il produirait lundi un nouveau mémoire écrit à l'appui du recours de sa cliente devant la Cour suprême pour obtenir l'annulation des poursuites qui ont amené à sa condamnation.
Ghislaine Maxwell a été condamnée en 2022 pour avoir recruté entre 1994 et 2004 des jeunes filles mineures afin qu'Epstein les exploite sexuellement.
Le 14 juillet, le ministère de la Justice s'était opposé à ce recours.
Mais il a sensiblement changé de ton à l'égard de Ghislaine Maxwell depuis.
Entre-temps, le Wall Street Journal a fait état d'une lettre salace attribuée à Donald Trump à l'intention de Jeffrey Epstein en 2003 pour le 50e anniversaire de ce dernier. Le président américain dément catégoriquement et poursuit le quotidien en diffamation, lui réclamant des milliards de dollars.
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Ford avertit que l'ACEUM ne protégera pas le Canada de Trump (Ottawa) Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, prévient que le président américain Donald Trump pourrait soudainement décider de « nous couper l'herbe sous le pied » en rouvrant l'accord commercial que son administration a négocié avec le Canada durant son premier mandat. David Baxter et Kyle Duggan La Presse Canadienne Il a déclaré qu'Ottawa doit se préparer à ce que cela se produise cet automne. M. Ford a fait ces commentaires après que les premiers ministres des deux pays et le premier ministre Mark Carney se soient rencontrés en privé pour la première fois depuis que Donald Trump a intensifié sa guerre commerciale en imposant au Canada un droit de douane de base de 35 % la semaine dernière. 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Le compte rendu indique que le groupe a convenu d'« accélérer les efforts visant à mobiliser des capitaux et des investissements, à diversifier les chaînes d'approvisionnement et à renforcer la capacité de production nationale ». « Ils ont également été unanimes à encourager les entreprises canadiennes à privilégier et à exploiter l'expertise canadienne, dans la mesure du possible, afin d'atténuer les répercussions économiques à court terme des droits de douane américains, de réduire la dépendance aux flux commerciaux vulnérables et de renforcer la résilience économique à long terme du Canada », indique le compte rendu. Le compte rendu indique que M. Carney a souligné que le gouvernement fédéral demeure déterminé à obtenir « le meilleur accord pour les Canadiens ». 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3 hours ago
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PHOTO DÉPOSÉE EN COUR, AGENCE FRANCE-PRESSE Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein Le département de la Justice a demandé au tribunal de prendre la mesure rare de rendre publiques les transcriptions de ce témoignage secret, notamment pour apaiser ceux qui pensent que le gouvernement a dissimulé certaines informations sur les méfaits d'Epstein. D'autres victimes, quant à elles, ont accusé le président Donald Trump de marginaliser les victimes afin de détourner l'attention d'Epstein, qui s'est suicidé en 2019 alors qu'il attendait son procès pour abus sexuels sur mineures. Certaines craignaient que l'administration, soucieuse d'éteindre le scandale, n'accorde à Maxwell la clémence, l'immunité contre de futures poursuites ou de meilleures conditions de détention dans le cadre d'un accord visant à la contraindre à témoigner devant le Congrès. Je ne suis pas un pion dans votre guerre politique. Ce que vous avez fait et continuez de faire me ronge jour après jour, contribuant ainsi à perpétuer cette histoire. Extrait d'une lettre d'une victime présumée remise au tribunal par son avocat cette semaine Une autre victime a ajouté, dans une lettre anonyme soumise mercredi : « Tout cela est très épuisant. » Maxwell a été reconnu coupable en 2021 d'avoir aidé Epstein à abuser sexuellement de mineures et purge actuellement une peine de 20 ans de prison. Un haut fonctionnaire du département de la Justice, le procureur général adjoint Todd Blanche, a interrogé Maxwell pendant neuf heures à la fin du mois dernier, affirmant vouloir entendre tout ce qu'elle avait à dire sur les méfaits commis par Epstein ou d'autres personnes. Après cet entretien, Maxwell a été transférée d'une prison fédérale de Floride vers un camp de détention de faible sécurité au Texas. 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4 hours ago
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Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que notre air devient un danger pour la santé. » Calvin Callahan s'est joint à d'autres législateurs républicains de l'Iowa, du Minnesota et du Dakota du Nord pour déposer une plainte officielle contre le Canada auprès de Lee Zeldin, administrateur de l'Agence américaine de protection de l'environnement, et de la Commission mixte internationale, une organisation binationale qui résout les différends relatifs à la qualité de l'eau et de l'air. Les législateurs républicains ont demandé une enquête sur les pratiques canadiennes de gestion des incendies de forêt et des recours potentiels en vertu du droit international. Calvin Callahan rejoint un groupe de politiciens républicains d'autres ordres de gouvernement qui ont exprimé leurs inquiétudes concernant les incendies de forêt au Canada. 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