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Le tour de vis autoritaire de Trump

Le tour de vis autoritaire de Trump

La Presse2 days ago
Policiers assurant la sécurité devant la Maison-Blanche lors d'une manifestation organisée lundi pour dénoncer l'intention de Donald Trump de déployer la Garde nationale à Washington
En prenant le contrôle de la police de Washington, Donald Trump donne un autre tour de vis autoritaire à son gouvernement.
N'allons pas croire pour autant que cette militarisation de la police sera impopulaire. Même à Washington, cette ville qu'il n'aime pas et qui le lui rend bien – 6 % de vote pour Trump en 2024 !
Les démocrates ont raison de dire qu'il n'y a aucun évènement nouveau, aucune crise subite justifiant de déclarer l'urgence et de mettre la police sous tutelle fédérale. Le taux de criminalité dans la capitale fédérale baisse sans cesse depuis trois ans. Mais même s'il y a deux fois moins de meurtres par année qu'il y a 30 ans, Washington demeure une ville violente.
Elle a perdu le titre de « capitale du meurtre », et la Ville insiste sur la diminution notable du nombre d'assassinats depuis deux ans. Le taux d'homicides y est tout de même six fois celui de New York et dépasse largement celui de villes comme Chicago, qui n'est pas exactement une colonie de vacances pour policiers.
À quelque 200 assassinats par année, pour une population de 700 000 personnes, Washington n'a pas vraiment de quoi célébrer ses « meilleures » statistiques récentes.
À titre de comparaison, avec une population trois fois plus nombreuse, Montréal déplore ces dernières années entre 30 et 40 homicides annuellement.
Dans le quartier central où j'habitais à DC, il n'était pas rare qu'on rapporte une fusillade à la sortie d'un bar ou un règlement de comptes. On n'a pas besoin d'interroger de nombreux chauffeurs d'Uber pour se faire parler de carjacking, souvent commis par des adolescents à moitié gelés : des vols de voiture à la pointe nerveuse du revolver au feu rouge, parfois en plein jour.
PHOTO KEN CEDENO, REUTERS
Voiture de police stationnée non loin du Capitole, à Washington
En même temps, paradoxalement, pour y avoir marché régulièrement nuit et jour sans le moindre souci, ce n'est pas une ville où l'on se sent en danger.
Mais indéniablement, il y a un sérieux problème de criminalité dans la capitale américaine, et les citoyens sont inquiets.
L'envoi de 800 membres de la Garde nationale (armée de réserve) pour patrouiller dans les rues est peut-être seulement une démonstration de force et un spectacle sécuritaire. Envoyer 150 agents du FBI dans les rues est aussi très douteux : ils devront laisser de côté des enquêtes majeures pour faire ce pour quoi ils n'ont pas été formés.
Mais le syndicat des policiers de DC s'est réjoui de cet appui de troupes – à condition qu'il soit temporaire. Même la mairesse démocrate Muriel Bowser n'a pas pu dénoncer cette mesure franchement.
Car Washington, comme la plupart des grandes villes américaines, manque de policiers. Le recrutement est difficile et la rétention des agents aussi. Sans parler des limites budgétaires, fixées par le Congrès, car Washington n'est pas une ville comme une autre : c'est une entité fédérale.
Beaucoup parlent d'une « diversion » du président, embarrassé par l'affaire Epstein. Ça me semble encore plus sinistre.
Les dénonciations de Trump au sujet de la criminalité dans les villes « démocrates » ne datent pas d'hier. Et comme je viens de le dire, même s'il exagère et déforme les statistiques, il parle d'un vrai problème.
PHOTO KEN CEDENO, REUTERS
« Trump ment sur ce qu'il se passe à DC pour vous distraire. Rendez les dossiers Epstein publics ! », peut-on lire sur la pancarte d'une manifestante qui a participé au rassemblement organisé pour dénoncer le plan présenté lundi par Donald Trump.
Ça ne veut pas dire que l'utilisation des militaires est la solution. Mais ce n'est pas vraiment une « solution » qu'il recherche, car les solutions sont compliquées.
Ce qu'il veut, c'est donner sa force en spectacle. Montrer qu'il n'a pas peur, qu'il est un « dur », qu'il fait régner la loi et l'ordre. En soi, les images de soldats en habit de camouflage se promenant dans les rues de la capitale seront pour lui une sorte de victoire.
Il y a plus grave. En invoquant un soudain état de crise bidon pour prendre en main les manettes de la police locale, Trump crée lui-même un état de crise.
C'est le même homme qui a déployé 5000 membres de la Garde nationale de Californie et des Marines à Los Angeles pour « protéger » les édifices fédéraux pendant les manifs contre les arrestations d'immigrants. Ils ont levé le camp – car ils avaient installé leur campement.
PHOTO ÉTIENNE LAURENT, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Des soldats de la Garde nationale et des Marines déployés devant un centre de détention de Los Angeles, en juillet dernier
Il en reste 300, et la Cour cette semaine entend la requête du gouverneur Gavin Newsom, qui soutient que ce déploiement sans son accord était illégal.
On n'a pas besoin d'être complotiste pour voir ici le schéma de militarisation conçu par la Maison-Blanche. On déploie la Garde nationale dans plusieurs villes, sous divers prétextes : sécurité publique, entraves aux arrestations de migrants sans papiers, obstruction aux agents fédéraux…
L'idée est, au minimum, de créer assez de désordre pour justifier plus de répression et accuser les démocrates d'être responsables du désordre.
Ou, dans le scénario du pire, comme l'évoque David Frum1, de créer un état de crise artificiel, mais assez grave pour justifier le report des élections de mi-mandat dans des territoires politiquement défavorables aux républicains (ces sièges « démocrates » resteraient alors vacants).
Plus il y a de désordre, quelle qu'en soit la cause, mieux les républicains se portent.
Une chose est certaine : que ce soit par stratégie ou par instinct autoritaire (ou les deux), cette Maison-Blanche est en train de normaliser l'usage des militaires pour les fonctions de police.
Cela ne s'est jamais vu en temps de paix aux États-Unis. Mais très souvent dans les pseudo-démocraties et les dictatures, en Amérique latine et ailleurs…
1. Lisez l'article de The Atlantic (en anglais ; abonnement requis)
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100 jours dominés par les affaires étrangères
100 jours dominés par les affaires étrangères

La Presse

time5 hours ago

  • La Presse

100 jours dominés par les affaires étrangères

(Ottawa) Après 100 jours de mandat, Mark Carney comptait bien se reposer un peu. C'était sans compter sur les turbulences déclenchées par la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, en prévision de laquelle il s'est notamment entretenu avec Volodymyr Zelensky. Une semaine à l'image des premiers mois du mandat du premier ministre. Ses proches collaborateurs ont avisé les médias dimanche soir que le premier ministre aurait un horaire allégé cette semaine afin de prendre quelques jours de vacances dans la région de la capitale fédérale. Mais ils prenaient soin de préciser que le premier ministre ne serait jamais bien loin de son téléphone. Les dossiers liés à la sécurité et à l'économie pourraient nécessiter son attention. À peine 24 heures après l'envoi de ce message, Mark Carney s'est entretenu avec le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, afin de faire le point sur la guerre que mène la Russie sur le territoire ukrainien depuis plus de trois ans en prévision du sommet entre le président des États-Unis, Donald Trump, et son homologue russe, Vladimir Poutine, vendredi en Alaska. Le premier ministre a profité de l'occasion pour réitérer l'appui indéfectible du Canada à l'Ukraine dans ce conflit, et réaffirmé que les décisions concernant l'avenir de l'Ukraine doivent être prises par le peuple ukrainien, que les frontières internationales ne peuvent être modifiées par la force, que les moyens de pression doivent être maintenus sur la Russie pour qu'elle mette fin à son agression. Cet appel illustre bien les 100 premiers jours du gouvernement de Mark Carney depuis les élections fédérales du 28 avril – une étape importante dans la vie de tout gouvernement qui a été franchie la semaine dernière. Les dossiers liés aux affaires étrangères ont dominé ce début de mandat comme on l'a rarement vu pour un nouveau premier ministre. À leurs débuts, les premiers ministres Jean Chrétien, Paul Martin, Stephen Harper et Justin Trudeau n'ont pas connu pareil bouillonnement sur le front des affaires étrangères. Dans le cas de Mark Carney, son début de mandat hors norme s'explique en grande partie par la présence de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le président des États-Unis mène une guerre commerciale tous azimuts contre le Canada et la majorité des pays de la planète. Pis encore, il a affirmé à plus d'une reprise caresser le rêve d'annexer le Canada. Ces multiples salves visant le Canada ont donné le ton à la dernière campagne électorale, dont le thème dominant a été l'avenir des relations canado-américaines. Les électeurs ont jeté leur dévolu sur Mark Carney pour tenir tête à Donald Trump. Dès son arrivée au pouvoir, après avoir remporté la course à la direction du Parti libéral du Canada, Mark Carney a consciemment donné une teinte internationale à sa gestion des affaires de l'État en effectuant rapidement un voyage stratégique en France et en Grande-Bretagne. Le but était d'effectuer un rapprochement économique et militaire avec les pays du Vieux Continent tandis que les États-Unis tournent le dos au multilatéralisme construit depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette teinte internationale s'est aussi imposée quand les travaux de la session parlementaire ont été lancés par un discours du Trône qui a été lu au Sénat par le roi Charles III à la fin de mai. PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre du Canada, Mark Carney, accompagné du président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, lors du Sommet du G7 en juin, à Kananaskis, en Alberta Trois semaines plus tard, elle s'est accentuée quand Mark Carney a été l'hôte du Sommet du G7 en juin à Kananaskis, en Alberta. En plus d'accueillir ses homologues du G7 (États-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon), M. Carney a invité la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, et le premier ministre de l'Inde, Narendra Modi, entre autres. Également en juin, le premier ministre s'est rendu à La Haye, aux Pays-Bas, afin de participer au sommet de l'OTAN. En prévision de ce sommet, il avait annoncé que le Canada allait atteindre la cible de l'OTAN de consacrer 2 % de son produit intérieur brut (PIB) à la défense et à la sécurité, entraînant du coup des dépenses supplémentaires de 9 milliards de dollars dès cette année. À La Haye, il a accepté la nouvelle cible de 5 % de l'OTAN d'ici 2035, cible qui forcera le Canada à tripler ses dépenses militaires durant la prochaine décennie. Mark Carney a aussi été appelé à condamner à plusieurs reprises le gouvernement de Benyamin Nétanyahou pour la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza et la catastrophe humanitaire qu'il provoque. Encore la semaine dernière, il a dénoncé la décision du gouvernement d'Israël de prendre le contrôle de la ville de Gaza, joignant ainsi sa voix au concert de critiques à l'échelle internationale. Le mois dernier, M. Carney a causé une surprise en annonçant que le Canada entend reconnaître l'État de Palestine en septembre lors de l'Assemblée générale des Nations unies, sous certaines conditions, emboîtant ainsi le pas à des pays alliés comme la France et le Royaume-Uni. De quoi auront l'air les 100 prochains jours ? L'ordre économique mondial étant bouleversé par Donald Trump, les affaires étrangères continueront d'occuper une place importante dans les grands dossiers qui se retrouvent sur le bureau du premier ministre. Mais tôt ou tard, les enjeux tels que la crise du logement, la hausse du coût de la vie, la lutte contre les changements climatiques, la réconciliation avec les Premières Nations et peut-être même l'unité nationale reviendront en force. Il ne fait aucun doute que le contexte politique a été favorable aux libéraux de Mark Carney jusqu'ici. Les premiers ministres des provinces rament dans la même direction que lui en raison des effets délétères des droits de douane sur l'économie canadienne. PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre En outre, le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, qui est reconnu pour ses attaques cinglantes, n'a pas de siège à la Chambre des communes. Mais la dynamique risque de changer à compter de septembre. En principe, Pierre Poilievre sera de retour au Parlement s'il remporte, comme prévu, l'élection partielle de lundi prochain dans la circonscription albertaine de Battle River– Crowfoot. En outre, le gouvernement Carney doit déposer son premier budget en octobre – un budget qui imposera des compressions budgétaires au cours des trois prochaines années. Des programmes pourraient être abolis. Des fonctionnaires pourraient perdre leur emploi. Enfin, le cabinet fédéral doit commencer à approuver les grands projets d'intérêt national au cours des prochains mois. Les attentes des provinces sont élevées, notamment de la part de l'Alberta, de l'Ontario et du Québec. Il pourrait être impossible de répondre aux desiderata de tout le monde.

Que nous réserve ce face-à-face inhabituel ?
Que nous réserve ce face-à-face inhabituel ?

La Presse

time10 hours ago

  • La Presse

Que nous réserve ce face-à-face inhabituel ?

Une femme passe devant un immeuble résidentiel fortement endommagé à la suite d'une frappe russe dans la ville de Bilozerske, dans la région de Donetsk, mardi. Les présidents des États-Unis et de la Russie se rencontrent vendredi. Même si la Maison-Blanche dépeint le sommet comme un exercice d'« écoute », Trump pourrait-il se laisser séduire par l'attrait d'un règlement rapide, au détriment de l'Ukraine ? C'est ce que craignent le président ukrainien et ses alliés européens avec ce face-à-face inhabituel. Pourquoi ce sommet Trump-Poutine ? « Poutine n'est pas intéressé par un accord de paix ou un cessez-le-feu en Ukraine, mais il ne veut pas non plus de sanctions secondaires », explique Alexander Motyl, de l'Université Rutgers–Newark. Alors, que faire pour gagner du temps ? « La réponse est simple : vous suggérez à Trump, un narcissique notoire, une rencontre où vous allez vous asseoir avec lui et discuter », dit-il. La rencontre a été demandée par le président russe, Vladimir Poutine, après son entretien à Moscou avec l'émissaire américain Steve Witkoff la semaine dernière. Donald Trump s'impatientait de l'impasse des derniers mois, lui qui s'était targué de pouvoir régler la guerre en Ukraine rapidement. Le président américain avait donc lancé un ultimatum à la Russie en juillet : si aucun accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine n'était conclu avant le 8 août, de nouvelles sanctions seraient imposées. Et la participation ukrainienne ? Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est pas invité au sommet, qui aura lieu à Anchorage, en Alaska. Trump a assuré mercredi qu'une rencontre tripartite serait organisée rapidement par la suite. « C'est une occasion ratée de ne pas avoir insisté pour que la rencontre inclue Zelensky », estime Liana Fix, chercheuse du Council for Foreign Relations spécialisée dans les questions européennes. Poutine a décliné les rencontres avec Zelensky dans le passé. Comment réagissent les leaders ukrainien et européens ? Zelensky s'est rendu à Berlin mercredi. Il a participé à un appel au côté du chancelier allemand, Friedrich Merz, avec d'autres dirigeants européens. Trump et son vice-président J.D. Vance se sont ensuite joints à la conversation. La discussion a été « constructive », a dit Zelensky. « Nous espérons que le thème central de la réunion sera un cessez-le-feu, a-t-il déclaré. Un cessez-le-feu immédiat. » PHOTO RALF HIRSCHBERGER, AGENCE FRANCE-PRESSE Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) et le chancelier allemand Friedrich Merz, lors d'une conférence de presse conjointe, à Berlin, mercredi Certaines lignes directrices ont été évoquées par le groupe européen, dans l'espoir notamment que Trump n'ouvre pas la porte à une concession territoriale – ce qu'il a fait dans le passé, se montrant contrarié par le refus ukrainien d'un « échange » de territoires. Pour mettre fin à la guerre, Poutine demande que l'Ukraine cède quatre régions partiellement occupées, en plus de la Crimée, annexée en 2014. La Russie occupe actuellement 20 % du territoire de l'Ukraine. « La Russie pourrait adoucir le ton, mais je ne vois pas comment elle pourrait redonner des territoires qu'elle occupe actuellement », souligne Sarah Ann Oates, de l'Université du Maryland. L'invasion russe à grande échelle a commencé en 2022, mais depuis 2014, les Ukrainiens défendent les régions illégalement annexées par leur voisin. « Je ne sais pas ce qui serait acceptable pour les Ukrainiens, dit Mme Oates. Il y a un épuisement physique et moral, mais aussi une colère qui renforce la détermination, après avoir perdu tant de gens dans la guerre. Donc je ne pense pas qu'ils seraient prêts à capituler. Mais je ne suis pas sûre que Trump comprenne le nationalisme ukrainien. » Le premier ministre du Canada, Mark Carney, a aussi participé à une discussion mercredi avec d'autres dirigeants de la « Coalition des volontaires », les alliés de l'Ukraine, en prévision du sommet. À quoi faut-il s'attendre ? Le président américain sera là pour « écouter », a précisé la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt. « Il ne faudrait pas s'attendre à de réels progrès vers une résolution du conflit, mais avec un peu de chance, il n'y aura pas trop de dégâts pour compromettre l'Ukraine », dit Mme Fix. PHOTO NANNA HEITMANN, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES Le président russe, Vladimir Poutine Il y aura de « très sévères conséquences » si Poutine n'accepte pas de mettre fin à la guerre après la rencontre de vendredi, a menacé Trump mercredi. « Nous sommes dans un territoire diplomatique inusité, et il est très difficile de prévoir ce que Trump pourrait faire », souligne Mme Oates, rappelant sa rencontre houleuse avec Zelensky, à la Maison-Blanche, en février. Qu'est-ce que le sommet a d'inhabituel ? « Habituellement, ça prendrait plusieurs semaines pour organiser un tel sommet », dit Diddy Hitchins, professeure émérite de l'Université d'Alaska à Anchorage. Les diplomates étudieraient tous les scénarios possibles et les réponses à donner, particulièrement dans le cas d'une résolution à une guerre, explique la spécialiste de la diplomatie et de la Russie. Mais Trump est connu pour sa spontanéité, sa méfiance des experts et sa confiance en ses propres capacités de négociateur. « C'est vu avec beaucoup d'appréhension par les Européens parce que c'est perçu comme une victoire en soi [pour la Russie], que Vladimir Poutine soit invité aux États-Unis pour un sommet bilatéral de haut niveau, avec le président américain, souligne Mme Fix. Le simple fait que ce sommet soit organisé sans concession sérieuse préalable de la Russie est déjà vu comme un gain pour elle. » Les forces russes ont accéléré leur offensive en Ukraine cette semaine, annonçant avoir conquis plus de 110 km⁠2 – une première depuis 2024, selon l'Agence France-Presse Pourquoi l'Alaska ? Poutine fait l'objet de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale. Les États-Unis n'en sont pas membres et n'ont donc pas l'obligation de les faire appliquer, comme c'est le cas au Canada, par exemple. « L'Alaska est l'endroit le plus proche et le plus facile d'accès pour Poutine sans passer par l'espace aérien international, note Mme Hitchins. Donc, s'il y avait un problème qui demande un atterrissage d'urgence, l'avion se trouverait dans l'espace aérien américain ou russe. » Le lieu a aussi valeur de symbole. La Russie a vendu le territoire aux États-Unis en 1867. C'est un endroit éloigné des grands centres, et qui n'a pas le statut officiel de Washington. Avec l'Agence France-Presse et La Presse Canadienne

Manifestations antigouvernementales et incidents dans plusieurs villes
Manifestations antigouvernementales et incidents dans plusieurs villes

La Presse

time17 hours ago

  • La Presse

Manifestations antigouvernementales et incidents dans plusieurs villes

(Belgrade) Des milliers de manifestants antigouvernementaux se sont rassemblés mercredi soir dans plus d'une douzaine de villes serbes, et des incidents ont été signalés entre certains d'entre eux et des partisans du parti au pouvoir à Novi Sad. Agence France-Presse Dans cette ville du nord du pays, les deux groupes se sont lancé des fusées éclairantes et d'autres objets, poussant la police à intervenir. Des manifestations ont eu lieu simultanément dans tout le pays, principalement devant les sièges locaux du Parti progressiste serbe au pouvoir. À Belgrade, un important dispositif policier a été déployé devant le Parlement, où des partisans des deux camps se sont rassemblés, s'insultant et se jetant des objets. Ces rassemblements interviennent après une nuit d'affrontements mardi, au cours de laquelle des hommes masqués, certains armés de matraques, ont affronté des manifestants anticorruption devant les bureaux du parti du président Aleksandar Vucic dans la ville de Vrbas, à environ 100 kilomètres au nord-ouest de Belgrade. Des manifestations contre la corruption secouent régulièrement la Serbie depuis l'effondrement du toit d'une gare ferroviaire qui a fait 16 morts le 1er novembre 2024 à Novi Sad, un incident largement imputé à une corruption endémique. Depuis près de neuf mois, des rassemblements, dont certains ont attiré des centaines de milliers de personnes, réclament une enquête transparente sur cette tragédie et appellent à la tenue d'élections anticipées, ce que le président Aleksandar Vucic refuse, dénonçant un complot étranger visant à renverser son gouvernement.

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