
DIRECT – Droits de douane: 39% pour la Suisse, les industriels exhortent le gouvernement à négocier
Publié aujourd'hui à 08h15 Mis à jour il y a 11 minutes
08h30
Dans une première réaction, des industriels suisses ont exhorté vendredi le gouvernement fédéral à poursuivre les négociations.
L'association professionnelle des PME du secteur mécanique, électrique et des métaux, qui dépend fortement de l'export, «met en garde contre les conséquences à long terme» pour les PME de l'industrie suisse et exige que le gouvernement agisse «avec clarté et confiance en soi» et utilise «résolument la fenêtre de négociation existante avec les États-Unis», selon un communiqué.
Les États-Unis sont un partenaire-clé pour la Suisse. En 2024, ils représentaient 18,6% de ses exportations de marchandises, selon les relevés des douanes. Il s'agit principalement de produits pharmaceutiques – qui représentent 60% de toutes les exportations suisses vers les États-Unis –, de livraisons de l'industrie tech (machines, équipements électriques et métaux) pour environ 20% et de montres (8%).
Le déficit du commerce des biens des États-Unis avec la Suisse a approché les 40 milliards de CHF en 2024 (43 milliards d'euros et 49 mds d'USD), un indicateur auquel le président américain prête une attention toute particulière, y voyant un signe de faiblesse des États-Unis.
La Suisse est pourtant le 6ème pays en termes d'investissements directs aux Etats-Unis, particulièrement dans la recherche et le développement. Ainsi Roche et Novartis, les deux géants suisses de la pharmacie ont annoncé ces derniers mois des dizaines de milliards d'investissements aux Etats-Unis sur les 5 prochaines années.
08h25
Le Conseil fédéral a pris connaissance «avec grand regret» des droits de douane supplémentaires imposés par les Etats-Unis. La Suisse continue de viser une solution négociée avec les Etats-Unis, a indiqué le porte-parole du Département fédéral des finances (DFF).
Les droits de douane supplémentaires de 39% imposés par le président américain s'écartent «nettement» du projet de déclaration d'intention commune, a écrit vendredi matin le responsable de la communication du DFF, Pascal Hollenstein, interrogé par l'agence de presse Keystone-ATS.
Pascal Hollenstein et Karin Keller-Sutter. Photo d'archive.
KEYSTONE
Le Conseil fédéral prend acte avec grand regret du fait que les Etats-Unis – malgré les progrès réalisés dans les discussions bilatérales et «l'attitude très constructive de la Suisse dès le début» – veulent appliquer les droits de douane supplémentaires unilatéraux «d'un montant considérable aux importations en provenance de Suisse». Selon M.Hollenstein, le Conseil fédéral va analyser la nouvelle situation et décider de la marche à suivre.
08h18
Le gouvernement fédéral suisse souhaite continuer à négocier avec l'administration américaine, qui veut imposer une surtaxe punitive de 39% sur les produits helvétiques importés aux Etats-Unis à partir du 7 août.
Le Conseil fédéral prend acte «avec grand regret» du fait que les Etats-Unis – malgré les progrès réalisés dans les discussions bilatérales et «l'attitude très constructive de la Suisse dès le début» – veulent appliquer les droits de douane supplémentaires unilatéraux «d'un montant considérable aux importations en provenance de Suisse», a dit le porte-parole du ministère des finances à l'agence Keystone-ATS.
08h13
La Suisse et les États-Unis n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur la déclaration d'intention négociée en matière de politique douanière. Pour Donald Trump, le déficit commercial est au premier plan, écrit la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter sur X.
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«J'ai eu aujourd'hui un entretien avec le président Trump avant l'expiration du délai pour les droits de douane. Le déficit commercial reste au centre de ses préoccupations. Cet entretien n'a pas permis de trouver un accord sur la déclaration d'intention négociée entre la Suisse et les États-Unis», écrit jeudi soir Mme Keller-Sutter sur la messagerie X.
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AFP/Adeline Acerbi
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24 Heures
7 hours ago
- 24 Heures
Les rentes des caisses de pension ont baissé de 40% depuis 2002
Les caisses de pension sont sous pression. Aujourd'hui, de nombreux retraités ne touchent même plus la moitié de leur dernier salaire. Et la situation n'est pas près de s'améliorer. Publié aujourd'hui à 10h18 Les rentes baissent: les seniors profitent du panorama sur l'Albis. Photo: Urs Jaudas En bref: En Suisse, la population active doit s'attendre à recevoir moins d'argent une fois à la retraite . En 2002, un homme de 55 ans gagnant 120'000 francs par an pouvait compter sur une rente AVS et LPP d'environ 75'000 francs par an. Aujourd'hui, ce montant tombe à 63'000 francs. Cela représente une baisse de 16%, selon le baromètre des retraites 2025 du centre de gestion de fortune VZ. Actuellement, la plupart des retraités peuvent se permettre de bien vivre: ils disposent en moyenne de plus d'économies que la population active. Leur rente est par ailleurs garantie. Mais la situation s'annonce moins favorable pour les prochaines générations, dont les rentes vont diminuer. Les rentes AVS sont certes régulièrement adaptées et augmentées en fonction du renchérissement et de l'évolution des salaires. Entre 2002 et 2025, elles ont progressé d'environ 22%. Et dès l'année prochaine, la 13e rente AVS apportera une hausse supplémentaire de 8,3%. Redistribution vers les personnes âgées Mais en même temps, les rentes des caisses de pension ont nettement baissé. Elles sont aujourd'hui environ 40% plus basses qu'il y a vingt ans, comme le montrent les données VZ. Chaque année en janvier, le certificat de prévoyance révèle à quel point cette promesse de rente s'amenuise inexorablement. Ces dernières années, la plupart des caisses de pension ont faiblement rémunéré les avoirs d'épargne. Parallèlement, elles n'ont cessé d'abaisser le taux de conversion qui permet de transformer l'avoir en rente. Le taux de conversion moyen est passé de 7,2% en 2002 à 5,27% l'année dernière. Concrètement, il y a vingt ans, une personne disposant d'un capital vieillesse de 100'000 francs au moment de sa retraite touchait une rente annuelle de 7200 francs. Aujourd'hui, avec le même capital, elle ne reçoit plus que 5270 francs. Cette baisse du taux de conversion s'explique par un déséquilibre: de nombreuses caisses de pension ont promis des rentes que l'avoir de vieillesse accumulé ne permettait pas de couvrir. Deux facteurs ont aggravé cette situation au cours des vingt dernières années. D'une part, les taux d'intérêt ont chuté . D'autre part, l'espérance de vie des retraités s'est allongée de trois ans pour les hommes et de près de deux ans pour les femmes. En réduisant les taux de conversion, les caisses ont pu freiner cette redistribution des actifs vers les retraités. En théorie, le système de prévoyance suisse devrait garantir que l'AVS et la caisse de pension couvrent ensemble au moins 60% du dernier salaire. Or dans les faits, cet objectif est de moins en moins atteint. En 2002, un homme de 65 ans qui touchait 100'000 francs bruts percevait une rente d'un peu plus de 62'000 francs par an. L'AVS et la caisse de pension lui assuraient donc environ 62% de son dernier salaire. En 2024, ce taux ne s'élevait plus qu'à 51% environ. Les personnes qui gagnent bien leur vie sont particulièrement touchées par ces baisses. Grâce à des salaires plus élevés, ils ont épargné davantage dans la caisse de pension, surtout dans le domaine surobligatoire, où les taux de conversion ont été fortement réduits. Pour des salaires bruts de 150'000 francs, la rente AVS et la rente de la caisse de pension représentaient encore 58% du dernier salaire en 2002, contre seulement 42% actuellement. Dans les classes de revenus inférieurs, les réductions sont en revanche moins perceptibles, car les taux de conversion ont été moins réduits et l'AVS représente une part nettement plus importante. Reste que les caisses de pension sont aujourd'hui en meilleure santé financière et promettent plus rarement des rentes qui ne sont pas couvertes par les avoirs d'épargne. Les rentes vont-elles donc à nouveau augmenter? La tendance est toujours à la baisse Karl Flubacher, auteur de l'étude VZ, tempère cet optimisme: «De grandes corrections ont certes été apportées, les rentes ne devraient donc plus baisser aussi fortement qu'au cours des vingt dernières années. Mais la tendance reste malheureusement à la baisse.» L'espérance de vie continue effectivement d'augmenter tandis que les taux d'intérêt repartent à la baisse. La Banque nationale a déjà ramené son taux directeur à zéro. Les marchés financiers anticipent un retour aux taux d'intérêt négatifs en Suisse d'ici à la fin de l'année. Traduit de l'allemand par Olivia Beuchat. Prévoyance vieillesse en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Armin Müller est journalistes à la rédaction de Tamedia à Zurich. De 2018 à janvier 2022, il a été membre de la rédaction en chef de Tamedia. Auparavant, il a travaillé entre autres pour la «SonntagsZeitung», la «Handelszeitung» et le «CASH». Plus d'infos @Armin_Muller Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
9 hours ago
- 24 Heures
Pourquoi l'UDC ne lâche-t-elle pas son rêve américain?
Donald Trump impose à la Suisse des droits de douane deux fois plus élevés qu'à l'UE. Malgré cela, le parti agrarien reste fidèle à sa ligne proaméricaine. Malgré les droits de douane punitifs contre la Suisse, l'UDC continue de soutenir Trump. Michael Treuthardt/Tamedia/Getty En bref: Lorsque Donald Trump a imposé à la Suisse des droits de douane punitifs de 39% , un secrétariat de parti est resté étonnamment silencieux. L'UDC, pourtant coutumière des communiqués salés, n'a rien dit. La situation est délicate pour le parti des admirateurs du président Donald Trump. En effet, leur idole américaine pourrait désormais offrir une majorité stable aux accords bilatéraux avec l'UE. Les négociations avec les voisins européens, contrairement à la posture hégémonique des États-Unis, ressemblent à un partenariat bien plus coopératif. L'UE pourrait ainsi gagner en importance pour la Suisse en tant que partenaire commercial fiable. Un atout non négligeable en vue d'une future votation sur les nouveaux accords bilatéraux . Le doyen de l'UDC, Christoph Blocher, a rapporté cette anecdote: «Le 1er août, quelqu'un m'a demandé s'il devait désormais réécrire son discours.» Une remarque qui illustre bien le dilemme dans lequel se trouve aujourd'hui le plus grand parti de Suisse, face aux droits de douane imposés par Donald Trump. Du jour au lendemain, le discours habituel qui désignait les juges étrangers de l'UE comme les véritables ennemis de la Suisse semble avoir perdu de sa pertinence. Comment l'UDC s'adapte-t-elle à cette nouvelle donne? Franz Grüter, conseiller national UDC et entrepreneur, qui s'est autrefois présenté comme «le plus grand fan de Trump au Palais fédéral», se trouve à Atlanta quand la nouvelle des droits de douane de Trump contre la Suisse lui parvient. À la question de savoir s'il parvient malgré tout à profiter de ses vacances, il rit: «Je me sens conforté dans toutes mes convictions.» Tout pour éviter une dépendance excessive à l'Europe Selon Franz Grüter, Donald Trump n'agirait pas autrement que l'UE. «Tous deux jouent de leur puissance quand ils veulent obtenir quelque chose.» L'affaire des droits de douane illustre ce que l'UDC dénonce depuis des années: la Suisse ne doit pas dépendre politiquement ni économiquement de partenaires uniques comme l'UE. «Nous devons diversifier au maximum nos relations pour rester indépendants et prospères.» Le conseiller national UDC lucernois Franz Grüter s'est un jour décrit comme le plus grand fan de Trump au Palais fédéral. Matthias Spicher/Tamedia Alors que le parti vantait encore récemment les États-Unis comme son principal marché et sa plus grande source d'espoir pour l'avenir, il privilégie désormais la diversification. Il semble ainsi vouloir éviter une dépendance excessive à l'Europe. Pour le conseiller national, les tensions actuelles entre la Suisse et les États-Unis ne justifient pas un rapprochement avec l'UE. «Il faut trouver un moyen de s'entendre avec les Américains.» Les échanges avec plusieurs politiciens influents de l'UDC ressemblent à celui mené avec Franz Grüter. Les mêmes mots reviennent: accords de libre-échange, indépendance, l'UE est encore pire. L'autocritique? Quasi inexistante. Le message est limpide. Le parti ne déviera pas de sa ligne en matière de politique étrangère. La Suisse comme zone tampon On l'a vu encore mercredi à Berne, alors que le conseiller fédéral UDC Guy Parmelin et la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, tentaient fébrilement de gérer la crise douanière aux États-Unis. Werner Salzmann, porte-parole de l'UDC pour les questions de sécurité, est apparu devant les médias avec d'autres membres du parti. Ils ont réclamé davantage de moyens pour l'armée et une application stricte de la neutralité. Le conseiller aux États Werner Salzmann demande plus d'argent pour l'armée et il affirme que la Suisse doit rester strictement neutre. Adrian Moser/Tamedia «La menace mondiale s'est nettement aggravée», a déclaré Werner Salzmann, citant la montée en puissance de la Chine, de la Russie et des États-Unis. À ses yeux, l'UE «n'est pas une grande puissance» et «ne peut pas assurer sa propre défense». Plus les responsables UDC chargés de la sécurité s'expriment, plus il devient évident qu'ils ne considèrent pas les pays voisins de la Suisse comme des alliés naturels, malgré la position centrale du pays en Europe. Pour eux, une Suisse neutre pourrait jouer le rôle de «zone tampon» et de «lieu de dialogue» en Europe, participant ainsi à la stabilité régionale. Les récents agissements de l'administration Trump à l'égard de la Suisse ne remettent pas en cause, selon les membres de l'UDC, l'achat programmé des avions de combat F-35 américains . «Les États-Unis restent un des partenaires les plus importants dans le domaine de l'armement», a déclaré Werner Salzmann mercredi. Pour l'UDC, les coupables sont aussi à Berne Le politologue lausannois Sean Müller décrit la situation du parti comme un «dilemme populiste». «L'UDC prétend parler au nom du peuple, mais poursuit en réalité un homme fort, Donald Trump.» Une contradiction d'autant plus criante aujourd'hui que le dirigeant «étranger» Donald Trump menace l'économie populaire avec ses taxes. Sean Müller estime que le parti parvient, une fois de plus, à faire oublier l'incohérence. Selon lui, cela s'explique aussi par le fait que la population suisse ne perçoit pas l'UDC comme un parti économique. «Les gens n'attendent pas de l'UDC des solutions dans ce domaine», explique Sean Müller. Les sondages le confirment régulièrement. Le parti peut ainsi détourner l'attention de cette contradiction et concentrer ses attaques sur les prétendus responsables du fiasco. Pour Marcel Dettling, président de l'UDC, les responsables des sanctions douanières ne se trouvent pas seulement à Washington, mais aussi à Berne. «Il semble qu'en dépit d'un appareil administratif massif, nous n'ayons pas su entretenir de bonnes relations avec les États-Unis.» Le président de l'UDC, Marcel Dettling, ne situe pas seulement la débâcle douanière à Washington, mais aussi dans la Berne fédérale. Matthias Spicher/Tamedia Pourquoi? Selon ses mots: «Parce que tous les diplomates ont couru ces dernières années à Bruxelles pour plaire à l'UE, en négligeant gravement les États-Unis.» Pour lui, de meilleures relations avec Washington auraient sans doute permis à la Suisse d'échapper à la rigueur des sanctions. Quant à Donald Trump, il serait resté fidèle à lui-même. «Donald Trump est imprévisible, nous le savons depuis son premier mandat», dit-il. Le président républicain chercherait avant tout à conclure des accords «pour montrer à sa population ce qu'il a obtenu». Franz Grüter fait référence à une accusation relayée par le média zurichois « Nebelspalter », connu pour ses positions conservatrices. Des proches de l'UE, au sein des départements fédéraux dirigés par Beat Jans (PS) et Ignazio Cassis (PLR), auraient délibérément freiné les discussions avec Washington pour privilégier les accords bilatéraux avec l'UE. Cette accusation ne s'appuie sur aucune preuve. «Si c'est vrai, c'est une trahison de l'économie suisse!» déclare l'élu UDC. UDC et Trump, un amour durable Dès le premier mandat de Donald Trump, de 2017 à 2021, l'UDC a reconnu ce dernier comme un partenaire partageant une ligne politique similaire. Certains représentants du parti étaient même enthousiastes. Roger Köppel, éditeur de la «Weltwoche», avait par exemple dansé dans son bureau lors de l'élection de Trump. De grands espoirs étaient placés dans les États-Unis, perçus comme une alternative crédible à l'Union européenne pour devenir le principal partenaire commercial de la Suisse. Magdalena Martullo-Blocher, accompagnée de son père Christoph Blocher et de Roger Köppel, avait même rencontré l'ambassadeur américain pour défendre un accord de libre-échange avec Washington. «En Suisse, les Républicains ne collaborent qu'avec l'UDC», déclarait alors la députée. Puis la pandémie est arrivée, suivie de l'élection de Joe Biden, un Démocrate, à la présidence américaine. En 2024, à la réélection de Donald Trump à la présidence, Magdalena Martullo-Blocher a renoué les liens avec ses homologues républicains. «Ils ont repris contact avec l'UDC et avec moi personnellement», affirmait-elle en février, convaincue que «Trump aime la Suisse». En avril encore, elle estimait que les chances de conclure un accord de libre-échange entre la Suisse et les États-Unis étaient très élevées pour les quatre années à venir: «Je dirais même 70 à 80%.» En avril, Magdalena Martullo-Blocher croyait encore fermement à un accord de libre-échange avec les États-Unis. Entre-temps, elle en est moins convaincue. Rahel Zuber/Tamedia L'entrepreneuse et vice-présidente de l'UDC s'est montrée entre-temps moins optimiste. Interrogée sur cette question, elle explique qu'il faut avant tout réduire les droits de douane supplémentaires. «Cette décision relève uniquement du président Trump», précise-t-elle. En revanche, une réduction des droits de douane de base, comme celle prévue dans le cadre d'un accord de libre-échange, nécessite une décision du Congrès américain. «Cela prend plus de temps et ne peut être envisagé qu'à une seconde étape. Il reste incertain que cela soit possible durant le mandat de Trump.» Le conseiller national soleurois Christian Imark reste impressionné par Donald Trump. Matthias Spicher/Tamedia L'UDC est-elle déçue par Donald Trump? Le conseiller national UDC soleurois Christian Imark répond sans détour. Selon lui, la manière dont le président américain a fixé l'agenda et imposé ses priorités ces derniers mois est «impressionnante». Certes, les intérêts des États-Unis en matière douanière ne coïncident pas avec ceux de la Suisse . Mais Donald Trump défend sa position «brillamment», «de manière implacable et très bruyante, mais avec succès». L'admiration demeure, quoi qu'il en coûte à la Suisse. Traduit de l'allemand par Elisa Andrade. Droits de douane américains Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. 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24 Heures
9 hours ago
- 24 Heures
Tidjane Thiam, l'ancien patron de Credit Suisse sort du silence: «La justice suisse est raciste»
Cinq ans après son départ à la tête de Credit Suisse, le célèbre banquier ivoirien s'exprime. Sa prise de parole est vivement critiquée en Suisse. Publié aujourd'hui à 08h00 Tidjane Thiam, qui a dirigé la défunte Credit Suisse, de juillet 2015 à février 2020, a plusieurs griefs contre la Suisse. KEYSTONE/Walter Bieri «Je ne peux pas obtenir de procès équitable en Suisse. Parce que la Suisse est convaincue que si leur banque a sauté , c'est la faute du Noir qui l'a gérée pendant cinq ans.» Ces propos viennent de Tidjane Thiam, ancien directeur de Credit Suisse. Le 27 juillet dernier, le financier désormais candidat à la présidentielle ivoirienne était l'invité d' AFO Média , une plateforme basée en France, largement suivie en Afrique, mais peu connue du grand public occidental. L'entretien portait initialement sur l'éviction des principaux challengers comme Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé et Tidjane Thiam lui-même, de la course à la présidence face au président sortant Alassane Ouattara . Mais à la 43e minute, la Suisse s'est invitée dans le débat. Et pas de la plus tendre des manières. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. En cause, la justice zurichoise a débouté, en juillet, Tidjane Thiam dans l'affaire l'opposant à son ancienne gouvernante, accusée de tentative de contrainte. Après avoir été licenciée en 2021, cette dernière lui avait réclamé 587'000 francs pour des heures supplémentaires non payées, menaçant, en cas de refus, d'alerter les syndicats. Un précédent litige, lié au droit du travail, s'était soldé par la condamnation de l'ancien banquier à verser environ 200'000 francs à son ex-gouvernante. Cela suffit à Tidjane Thiam pour affirmer qu'en Suisse, même avec des dossiers solides, il perd systématiquement ses procès, au point de laisser ses avocats stupéfaits. À propos du verdict, il se dit victime d'un vol, convaincu que son ex-gouvernante bénéficie de protections et de complicités. Ces revers le conduisent à une conclusion: «Je ne peux pas et je n'ai pas gagné un seul procès en Suisse. La justice suisse, pour moi, est raciste.» «Nous rejetons ces allégations» C'est l'une des rares, sinon la toute première prise de position publique de Tidjane Thiam évoquant le racisme, depuis son départ de la direction de Credit Suisse en février 2020, dans le sillage du scandale des filatures d'employés . Jusqu'ici, le « New York Times » fut le premier à lever un coin de voile sur la question de sa couleur de peau. Dans son édition du 3 octobre 2020, le quotidien américain écrivait noir sur blanc que Thiam «n'a jamais cessé d'être perçu en Suisse comme un marginal». Sous le titre «La courte durée et l'éviction brutale du seul PDG noir du secteur bancaire», le «New York Times» relatait un épisode peu flatteur. Lors d'un anniversaire d'Urs Rohner, alors président de Credit Suisse, un spectacle a mis en scène un homme noir, déguisé en concierge, dansait en nettoyant le sol. Unique invité de couleur, Thiam avait quitté la salle, choqué, avant de découvrir à son retour plusieurs invités de marque dansant sur scène avec des perruques afros. La banque, aujourd'hui disparue, avait présenté des excuses. La justice suisse est-elle raciste comme l'affirme Thiam? À ce sujet, nous avons approché la Commission fédérale contre le racisme (CFR). Sa responsable suppléante, Giulia Reimann, répond sans hésitation. «Il n'est pas possible d'affirmer de manière générale que la justice suisse est raciste.» Néanmoins, sa commission reçoit parfois des signalements de personnes qui se sentent victimes de discrimination raciale dans des procédures judiciaires. Son rapport 2024 recense 33 cas relevant de la justice et du système carcéral. La CFR souligne que les autorités judiciaires doivent davantage être formées aux questions liées au racisme et à la discrimination raciale. «Souvent, nous constatons un manque de la sensibilité nécessaire.» «Parole contre parole» Du son côté, le Tribunal de Zurich indique qu'il ne commente généralement pas ses décisions. Cependant, concernant l'affaire Thiam, sa porte-parole Sabina Motta déclare avec force: «Nous rejetons ces allégations, les jugeant infondées.» Au-delà du système judiciaire, le secteur bancaire suisse serait-il gangrené par le racisme, au point d'associer les origines africaines de Tidjane Thiam à la débâcle de Credit Suisse? Là non plus, pas facile de le déterminer: «Une situation de racisme n'est pas toujours facile à évaluer. Il s'agit souvent de parole contre parole», rappelle Giulia Reimann. Et d'ajouter: «Lors de nos consultations à la Commission fédérale contre le racisme, nous partons du principe que le ressenti de la personne concernée doit être pris au sérieux.» Le ton est plus tranché du côté de l'Association suisse des banquiers. «Nous n'avons connaissance d'aucun cas concret de racisme et n'avons reçu aucune plainte générale concernant le racisme dans le système bancaire», déclare Renate Meier. Pour la porte-parole de la faîtière qui représente 265 établissements bancaires, «la Constitution et la législation interdisent toute discrimination fondée sur la race en Suisse. Ces règles s'appliquent également aux banques helvétiques.» Si Tidjane Thiam assure avoir laissé Credit Suisse «avec ses meilleurs résultats sur dix ans», ses griefs ne se limitent pas à la justice et au secteur bancaire. La couverture faite par la presse helvétique du décès de son fils Bilal semble l'avoir profondément marqué. «Je ne suis pas le seul CEO dont le fils meurt» «Quand mon fils est mort du cancer, ils l'ont mis dans un tabloïd avec sa photo en disant le fils du CEO de Credit Suisse est mort, déplore-t-il, la voix chargée d'émotions. Je ne suis pas le seul CEO dont le fils meurt.» Lorsque le journaliste a voulu en savoir davantage, Thiam a enfoncé le clou: «C'est du racisme.» Le célèbre banquier, qui a récemment renoncé à sa nationalité française pour se présenter à la présidentielle ivoirienne du 25 octobre, avant d'être recalé, vit aujourd'hui en France, muni d'un simple titre de séjour. Il affirme craindre pour sa sécurité s'il devait retourner en Côte d'Ivoire. Avec une pointe d'humour, il propose une réforme institutionnelle pour mettre fin à la manipulation des constitutions, permettant des mandats renouvelables ad aeternam en Afrique. «Au cours d'une vie, de la naissance à la mort, aucun être humain ne devrait faire plus de deux mandats. Et si jamais il y a résurrection, il faudra la faire constater par un médecin. » En attendant, Tidjane Thiam n'a visiblement pas dit son dernier mot sur son passage en terre helvétique. Il affirme qu'il a encore des choses à «dire sur la Suisse» et prévient: «Mon livre sort bientôt. On va en reparler.» Tidjane Thiam, du sommet de la finance aux revers judiciaires Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Etonam Ahianyo est journaliste au sein de la rédaction numérique des médias payants. Auparavant, il a travaillé à «20 minutes», «NewsExpress» et comme correspondant en Afrique de l'Ouest pour plusieurs médias internationaux. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.