
Un juge de New York ordonne d'améliorer les conditions de détention de migrants
Un juge de New York ordonne d'améliorer les conditions de détention de migrants
(New York) Un juge fédéral de New York a ordonné mardi d'améliorer nettement les conditions de détention des migrants que la police détient dans un immeuble du centre de Manhattan, jugées indignes par leurs défenseurs.
Agence France-Presse
Saisi par des associations d'aide aux migrants, le juge Lewis Kaplan a rendu une injonction concernant des personnes retenues au 10e étage d'une tour qui abrite également un tribunal chargé des questions de migration, le 26 Federal Plaza.
Depuis plusieurs semaines, des policiers s'y rendent chaque jour, masqués, à la sortie des audiences, pour interpeller des migrants contraints de se présenter auprès des autorités judiciaires pour faire valoir leurs demandes, notamment d'asile. Une méthode qualifiée de « piège » par leurs avocats.
Une fois arrêtés, certains sont ensuite retenus au 10e étage, parfois pendant plusieurs jours, sous la responsabilité de la police américaine de l'immigration (ICE).
Or des vidéos prises clandestinement, relayées par les médias et les réseaux sociaux, montrent des personnes rassemblées dans une seule et même pièce, couchées à même le sol avec des couvertures de survie.
Un homme a raconté au journal The City avoir assisté impuissant à la crise d'épilepsie d'un autre pendant une demi-heure avant qu'une aide médicale n'arrive. Une étudiante de 20 ans a rapporté avoir été obligée de porter des vêtements imbibés de sang pendant plusieurs jours faute de serviette hygiénique.
Dans sa décision, le juge Kaplan enjoint les autorités à ne plus détenir de personnes à cet étage sauf à ce qu'ils puissent y bénéficier d'une surface de vie décente, de matelas propres pour dormir, dans des pièces nettoyées trois fois par jour, disposant de produits d'hygiène élémentaire, avec un accès à des médicaments si nécessaire.
Il ordonne également à la police d'informer les détenus qu'ils ont le droit de passer des appels juridiques confidentiels et gratuits, de demander des vêtements propres et un espace privé pour se changer, de recevoir des médicaments par l'intermédiaire d'un avocat ou un membre de la famille.
Cette décision « envoie un message clair : l'ICE ne peut pas maintenir des personnes dans des conditions abusives et leur dénier l'accès à leurs droits constitutionnels », a réagi Eunice Cho, avocate spécialisée dans la défense des personnes détenues au sein de l'ACLU, classée à gauche. « Nous continuerons à nous battre pour garantir que les droits des gens soient respectés au 26 Federal Plaza et au-delà ».
Le nombre d'immigrés sans papiers est estimé à environ 11 millions aux États-Unis, et le nombre de leurs interpellations et détentions a largement augmenté ces derniers mois.
Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant régulièrement une « invasion » des États-Unis par des « criminels venus de l'étranger ».
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